HOMMAGE A GILLES GREFFIER MON MARI

Je touche du bout des doigts un des drapeaux de prières et c'est toute la magie de ce peuple qui met son empreinte sur ma main.

Je caresse le tissu usé par le vent, le froid, la pluie, le soleil, la neige et je sais que le temps fait son travail mais n'efface rien ...

Ce drapeau à une histoire tout comme celui que je porte dans mon sac à dos depuis Kathmandu et qui mesure 11.50 mètres.

Ce drapeau crée par moi en France et rempli d'amour et d'amitié par ses proches, amis, anciens collègues de travail et de sport.

Il a été béni par un lama et restera à claquer au vent de Poon Hill où une plaque commémorative à été déposée pour mon défunt mari qui, même s' il n'est pas décédé ici y est venu 10 ans durant pour des treks de haut niveau.

10 ans à courir la planète et le vent avec ses amis sportifs, et des médecins pour étudier le mal des montagnes ou pour lui même.

Ce drapeau claquera au vent des souvenirs de Gilles le 09 novembre 2010 à Poon Hill.

Voir articles sur "le drapeau", et "Himalaya RACE 2010".

Pour tout voyageur du Tibet, du Ladakh et des himalayas, ces drapeaux de prière sont les premiers signes qu'il découvre en pénétrant dans une région boudhiste, symboles mêmes de la culture tibétaine.

Le CHEVAL DE VENT (en tibétain : LUNGTA )  est un animal mythique qui porte sur son dos les " joyaux qui accomplissent les souhaits ".

Ce symbole, imprimé sur du tissu, peut-être accroché sur le toit des maisons, au sommet des montagnes et des cols ou sur des mâts devant les temples. En papier, il est offert au vent dans tous les lieux dangereux car, selon l'astrologie tibétaine, "le CHEVAL DU VENT " a le pouvoir d'éliminer les influences néfastes des constellations et des planètes et, par là, de rendre les circonstances favorables.

Autour du cheval sont en général disposés les quatres animaux protecteurs des points cardinaux : le tigre, le Garuda, le dragon, le lion des neiges et quantités de mantras des principales divinités telles que Chenrezig, Manjoushri ou Kalachakra.

Pour être efficaces, ces drapeaux de prière doivent être consacrés par un rituel spécifique avant d'être offerts au caprice du vent comme protection. Dans la cosmologie indienne tibétaine, le cheval du vent est l' un de ses sept attribus du monarque universel et il est décrit dans les textes comme " le cheval excellent qui a la couleur du cou du paon et est capable de parcourir instantanément les 4 continents et lorsque le monarque universel, le souverain des 4 éléments le monte pour traverser le monde, il part le matin et rentre le soir sans éprouver la moindre fatigue. Selon le principe de l'analogie du cosmos et du corps humain, cette interprétation exotique renvoie à une interprétation ésotérique du corps subtil et des énergies utilisées dans le Vajrayana. Selon celle-ci, le cheval de vent ( PRANA), ou souffle vital, doit être chevauché par l'esprit et l'exemple du cheval et de son cavalier est très souvent utilisé pour illustrer la conjonction entre esprit et souffle. Le Yogui pratiquant les exercices du Vajrayana doit ainsi unir son esprit au PRANA ( vent, souffle, respiration ) pour le faire pénétrer dans le canal subtil ( Nadi ). Ici donc l'esprit est illustré par le monarque, le PRANA par le cheval et " le voyage pour parcourir le monde en une seule journée " est le temps nécessaire pour que l'énergie vitale pénètre tous les canaux subtils et les purifie. Cependant cette dernière symbolique est secrète et ne peut être pratiquée que dans le cadre très spécifique des Tantras, par des disciples prédestinés sous la direction d'un maître compétent. Pour les tibétains, le cheval du vent est une pratique culturelle dont l'efficacité n'est pas mise en doute.

Chaque année, quelques jours avant le Nouvel An, les anciens drapeaux de prières sont remplacés par de nouveaux qui, dûment consacrés, seront placés sur le toit des habitations. Lors d'événements importants, comme la naissance ou le mariage, des drapeaux de prière de la couleur correspondant à l'élément de l'année de la naissance de la personne concernée, seront ainsi déployés.

Les drapeaux de prières sont composés de plusieurs petites pièces légèrement espacés, de 5 couleurs, représentant les 5 Dhyani bouddhas.

Ils sont imprimés de différents mantras et d'un cheval.

5 Dhyani bouddhas :

Amoghasiddhi " réalisation pratique de toutes les sagesses des 4 autres bouddha transcendants "
nord , eau, vert

Akshobhyia " transformation de la colère et de la haine en une sagesse parfaitement calme "
est , terre , bleu

Vairocana " transformation de l'état d'aveuglement et d'ignorance en réalité parfaite "
centre , éther , blanc

Amitabha " sagesse discernée "
ouest , feu , rouge

Ratnasambhava " transformation de l'avidité et orgueil en générosité "
sud , air , jaune .

Tant que les chevaux du vent se balanceront doucement au gré des vents sur les hauts cols himalayens, au-dessus des rivières ou sur les toits des maisons, ils protègeront les pélerins, les voyageurs et les habitants du Pays des Neiges, comme autant de signes tangibles de la vitalité de la culture tibétaine.

NAMASTE.